Préambule
Nous sommes spécialisés dans la prise en charge des torticolis et déformations crâniennes du nourrisson :
-nous avons coordonné et co-écrit le livre : « Les déformations crâniennes positionnelles du nourrisson – Une prise en charge pluridisciplinaire », aux éditions Elsevier Masson. Voir la page : http://osteopathes-lyon3.fr/livre-plagiocephalie-tete-plate/
-nous animons des formations à destination des professionnels sur ce sujet. Voir la page Formation torticolis-plagiocéphalie ;
-nous animons des conférences et ateliers sur la plagiocéphalie, à destination des parents et/ou des professionnels de la santé. Voir la page Actualités : Conférences/Ateliers/Etudes plagiocéphalie ;
–nous avons plusieurs projets de recherche en cours sur ce sujet, et nous avons publié la seule étude française sur l’ostéopathie et la plagiocéphalie. Voir la page : Actualités : Conférences/Ateliers/Etudes plagiocéphalie ;
-nous avons fait partie du groupe d’experts de la Haute Autorité de Santé (HAS) pour la rédaction des recommandations sur la plagiocéphalie publiées début 2020. Voir la page : Recommandations HAS déformations crâniennes positionnelles / plagiocéphalie ;
-nous sommes président et secrétaire de l’Association Bébés Plagio 69 (ABP 69) : https://www.associations-bebes-plagio.com/abp69-rhone.html
Si vous souhaitez une intervention sous forme de présentation orale (conférence), d’atelier, d’article…vous pouvez nous contacter directement (voir la page « Contact« ).
Nous voyons tous les jours au cabinet beaucoup de bébés pour ce motif, et avec de bons résultats aussi bien en prévention (pour éviter que la déformation apparaisse), qu’en traitement (pour permettre à la déformation de se résorber et à la mobilité globale de l’enfant d’être restaurée) notamment si cela est pris tôt.
Selon la dernière étude française réalisée à l’Hôpital Femme Mère Enfant (HFME) de Bron (69), il y aurait environ 40% de nourrissons concernés par ce problème de tête plate, soit près de 1 bébé sur 2 !! (Di Rocco F et al. Prevalence and severity of positional plagiocephaly in children and adolescents. Acta Neurochirurgica 2019;161(6):1095-8.)
Au cabinet, nous sommes très touchés par les témoignages des parents qui nous rapportent trop souvent le même parcours : « on nous a dit que ce n’est rien, que c’est normal, que tous les bébés ont la tête plate, que les cheveux cacheront, que ça passera avec le temps… » alors que parfois la déformation s’aggrave et amène les parents à nous consulter.
Ainsi nous sommes très sensibilisés à cette problématique de tête plate, et nous nous sommes spécialisés dans ce domaine depuis plusieurs années afin de répondre aux attentes des parents, de les éclairer au mieux au regard des dernières données scientifiques et de notre expertise sur ce sujet.
Le contenu de cette page s’appuie à la fois sur les recommandations de la HAS, sur la littérature scientifique internationale, et sur notre expérience et celle de milliers d’enfants et de parents que nous avons reçus en consultation. Pour plus de détails et de références bibliographiques, voir le livre : http://osteopathes-lyon3.fr/livre-plagiocephalie-tete-plate/
Tout d’abord, il est important de distinguer les déformations crâniennes positionnelles (ou posturales), très courantes, des craniosténoses (ou craniosynostoses) beaucoup plus rares (cf bas de page).
I) Les déformations crâniennes « positionnelles »
1) Définitions
Il existe notamment 2 types de déformations crâniennes positionnelles (DCP) :
-la brachycéphalie positionnelle postérieure, qui est un aplatissement de l’arrière crâne de manière globale (sans asymétrie);
-la plagiocéphalie positionnelle, qui est un aplatissement d’un côté de l’arrière crâne (donc asymétrique), pouvant être associé à une avancée du front (os frontal) et de l’oreille du même côté (ci-dessus : une plagiocéphalie droite, avec un aplatissement de l’arrière du crâne à droite, une avancée de l’oreille droite et du front à droite, le tout décrivant une forme typique en « parallélogramme »).
Ce sont ces déformations que nous rencontrons le plus fréquemment en cabinet.
Remarque : certains enfants présentent un combiné plagiocéphalie-brachycéphalie, avec des degrés de sévérité différents.
Il existe différentes dénominations dans la littérature française : plagiocéphalie postérieure d’origine positionnelle (PPOP), plagiocéphalie non synostosique occipitale (PNSO), plagiocéphalie sans synostose, plagiocéphalie fonctionnelle, plagiocéphalie déformatrice…et enfin dans le langage courant « syndrome de la tête plate ».
Dans la littérature anglaise, il existe aussi différentes appellations : flat heat syndrom, deformational posterior plagiocephaly, positional occipital plagiocephaly, plagiocephaly without synostosis, nonsynostosic plagiocephaly, positional skull deformities…
2) Les causes d’une déformation crânienne positionnelle (DCP)
Il existe des facteurs de risque, souvent combinés, bien décrits dans les recommandations de la HAS (voir ici) :
–pendant la vie intra-utérine : gros bébés (macrosomes), première grossesse (primiparité), manque de place dans le ventre, jumeaux, contractions fréquentes, mauvaise position intra-utérine (bébé bas dans le bassin par exemple)…
–pendant l’accouchement : premier accouchement, accouchement long (faux travail), utilisation de certaines manoeuvres obstétricales ou d’instruments, expulsion longue, prématurité…
–pendant les premières semaines de vie : manque de temps d’éveil sur le ventre, manque de stimulation droite-gauche, manque de portage du bébé et sur-utilisation de matériel de puériculture inadapté (transat, siège-coque (cosy), balancelle, cocon, cale-bébé, coussin anti-tête plate, réducteurs…), déficit de rotation de la tête avec position préférentielle du bébé (= torticolis postural, bébé regarde souvent du même côté), torticolis musculaire congénital (incapacité de tourner la tête d’un côté)…
En fait, les 2 grandes causes d’une déformation crânienne positionnelle sont :
-un défaut de mobilité propre (ou intrinsèque) à l’enfant : le nourrisson est limité dans sa motricité, et notamment il ne peut pas tourner la tête correctement des 2 côtés (torticolis postural ou musculaire congénital entraînant une plagiocéphalie / hypotonie ou hypertonie avec hyperextension entraînant une brachycéphalie) ;
-un défaut de mobilité extérieur (ou extrinsèque) à l’enfant : c’est l’environnement de l’enfant qui n’est pas adapté et limite sa motricité : manque de stimulation, sur-utilisation de matériel de puériculture (cosy, transat, balancelle, cocon…), manque de portage, manque de temps d’éveil sur le ventre ou sur les côtés….
Ces 2 causes peuvent être isolées, ou combinées.
Le couchage sur le dos pour dormir n’est pas à remettre en cause, car si l’enfant peut tourner la tête normalement des 2 côtés en éveil et durant son sommeil, et qu’il est correctement stimulé en journée, alors il ne développera pas de plagiocéphalie ni de brachycéphalie.
Ainsi, les déformations crâniennes positionnelles sont le témoin d’un problème de mobilité de l’enfant, qu’il convient de prendre en charge en kinésithérapie et ostéopathie (voir plus bas).
Remarque : nous constatons régulièrement une association entre torticolis, RGO, coliques du nourrisson, obstruction d’un (ou des 2) canal lacrymal (les yeux larmoient, il y a des croutes dans l’oeil…) et les déformations crâniennes (plagiocéphalie et brachycéphalie). En fait, tout peut être en lien, et nous prenons en compte la globalité de l’enfant afin d’être plus efficace dans le traitement.
Pour plus d’informations sur le RGO, voir la page : Régurgitations – Reflux Gastro-Oesophagiens (RGO) – Vomissements
Pour plus d’informations sur les coliques du nourrisson : voir la page Coliques du nourrisson – inconfort et troubles digestifs
Pour plus d’informations sur le canal lacrymal, voir la page : Canal lacrymal bouché – Conjonctivite – Yeux sales – Dacryosténose
3) Les différents types de torticolis
Le torticolis est une malposition définie par une inclinaison d’un côté et une rotation opposée de la tête. Le torticolis est très souvent associé à la déformation crânienne. Il est en général présent dès la naissance (même s’il ne s’exprime pas toujours dès la naissance et peut donc apparaître au bout de plusieurs jours) et peut être principalement de 3 types :
–torticolis postural (terme utilisé par la HAS), aussi appelé torticolis positionnel, torticolis fonctionnel, asymétrie posturale ou asymétrie posturo-motrice, attitude en torticolis, rotation préférentielle, ou enfin posture asymétrique, : l’enfant peut tourner la tête des 2 côtés, mais il tourne plus souvent la tête d’un côté, notamment pour dormir. Ce torticolis est très souvent associé aux plagiocéphalies, car le diagnostic n’est pas toujours établi, puisqu’il n’est pas franc. L’enfant n’est pas vraiment bloqué, il peut tourner des 2 côtés si on le stimule, mais spontanément il va tourner sa tête plus facilement d’un côté, et c’est ce côté qui va s’aplatir progressivement. Les signes peuvent être visibles très tôt (dans les premiers jours) si l’on examine bien l’enfant (notamment en regardant le crâne du dessus), mais souvent l’aplatissement est vu par les parents ou par certains professionnels vers 2 ou 3 mois. Rappelons qu’il n’est pas normal qu’un enfant ait une préférence pour tourner la tête, il doit tourner aussi bien et aussi souvent la tête d’un côté que de l’autre.
–torticolis musculaire congénital (TMC) : secondaire à une rétraction d’un muscle SCM (sterno-cléido-mastoidien, au niveau du cou) qui induit une inclinaison de la tête du côté du muscle rétracté et une rotation du côté opposé. Ici la réduction est très difficile et parfois impossible, c’est-à-dire que l’enfant ne peut pas ou très peu tourner la tête d’un côté. Il est beaucoup moins fréquent que le torticolis postural, mais est beaucoup mieux diagnostiqué puisqu’il est très net. Il nécessite un traitement en kinésithérapie et en ostéopathie le plus tôt possible dès la naissance.
–torticolis osseux : beaucoup plus rare, irréductible, rigide, secondaire à des malformations osseuses (maladie de Klippel-Feil, dysplasie osseuse…). Ici le traitement peut être chirurgical.
4) Les conséquences possibles ou troublés associés à une déformation crânienne positionnelle
Ces déformations sont, évidemment, moins graves que les craniosténoses (dont le traitement est en général chirurgical, nous le verrons plus loin), mais elles sont encore trop souvent considérées comme normales par beaucoup de professionnels de santé, alors qu’elles ne le sont pas.
En effet, on entend parfois dire « ça passera avec le temps », ce qui n’est pas vrai comme le montre la littérature scientifique (et la photo ci-dessous), surtout si les conseils de positionnement d’une part, et de consultation chez un kinésithérapeute et un ostéopathe d’autre part, ne sont pas donnés aux parents.
On entend aussi dire « les cheveux cacheront l’asymétrie », « ce n’est qu’esthétique »…ce qui n’est pas forcément vrai, de nombreuses études scientifiques évoquent des conséquences possibles (de la déformation et du problème de mobilité), et par ailleurs les cheveux ne cachent pas toujours l’asymétrie! Et même si les cheveux cachent, la déformation reste bien présente.
De nombreuses études relatent des troubles associés à la plagiocéphalie potentiellement sur différents plans :
-cognitif et psychomoteur (retards dans le développement de certaines acquisitions) ;
-troubles de l’audition et de l’équilibre ;
-troubles de la vision ;
-troubles de l’occlusion ;
-troubles posturaux.
A ce jour, il n’est pas possible d’affirmer que c’est la déformation qui est à l’origine de ces troubles. Les études actuelles ne permettent pas de faire un lien de causalité directe. La déformation est aussi perçue par certains auteurs comme le témoin d’un dysfonctionnement, celui-ci entraînant les troubles cités plus haut. Les spécialistes et les auteurs sont d’accord pour dire qu’il faut être attentif au développement des nourrissons présentant une déformation du crâne, car elle peut être le marqueur d’un problème sous-jacent.
Dans tous les cas, corriger la déformation est certes important, mais il est aussi et surtout important de corriger ce qui a entraîné la déformation, en général le torticolis ou l’hyperextension. C’est le rôle des professionnels de la rééducation (kinésithérapeutes, psychomotriciens, voire ergothérapeutes) et des thérapeutes manuels (ostéopathes). Le torticolis non traité peut également être à l’origine des troubles évoqués plus haut.
5) A. L’ostéopathie : Pourquoi?
NB : Rappelons que l’ostéopathe est un praticien de première intention, ce qui signifie qu’une consultation chez un ostéopathe ne nécessite pas d’ordonnance ou de prescription médicale. Dans le cas du nourrisson, il convient de consulter un ostéopathe formé et expérimenté à la prise en charge des nourrissons, et particulièrement à la prise en charge des déformations crâniennes positionnelles. L’ostéopathe n’est pas habilité à établir un diagnostic médical, mais il est habilité à établir un diagnostic fonctionnel (par exemple une restriction de mobilité : un enfant qui ne tourne pas bien la tête) et un diagnostic d’opportunité (en cas de suspicion ou de doute sur la santé de l’enfant, l’ostéopathe doit en référer au médecin qui suit l’enfant).
Contrairement à la craniosténose qui mérite une prise en charge médicale-chirurgicale, la déformation crânienne positionnelle doit être prise en charge par un kinésithérapeute et un ostéopathe (surtout si la prise en charge est tardive, afin d’avoir un maximum d’efficacité), puisque comme nous l’avons vu, cela ne passe pas forcément avec le temps, et cela est potentiellement corrélé à des troubles non négligeables.
Parfois, les parents constatent que les conseils de positionnement seuls (inciter bébé à regarder du côté opposé) ne suffisent pas à corriger la préférence de rotation et la déformation, car bébé revient toujours dans sa position privilégiée. C’est typiquement un signe qui pourrait justifier une consultation en kinésithérapie et en ostéopathie.
Notre but est dans un premier temps de quantifier la déformation si elle existe déjà, en prenant des mesures de la tête du bébé (périmètre crânien, diagonales et décalage des oreilles pour la plagiocéphalie, et indice céphalique pour la brachycéphalie). Dans un deuxième temps, et c’est bien le plus important, nous repérons et traitons les zones de restriction de mobilité qui sont la cause de la déformation (ou qui vont créer la déformation si celle-ci n’est pas encore présente).
5) B.L’ostéopathie : Quand?
Selon nous, l’ostéopathe devrait être consulté :
-en prévention d’une déformation crânienne lorsqu’il y a préférence à la rotation de la tête ou torticolis ou hyperextension ;
-en traitement d’une déformation crânienne puisque celle-ci est associée à un défaut de mobilité qu’il convient de traiter.
L’idéal étant de loin en prévention, donc dans le premier mois, et à défaut en traitement lorsque la déformation est déjà présente voire bien avancée. A noter qu’il n’est jamais trop tard pour consulter, même si les chances de récupérer une symétrie au niveau du crâne s’amenuisent avec le temps, il s’agira surtout de traiter ce qui a causé la déformation, afin de limiter les troubles potentiels associés et s’assurer d’un développement harmonieux.
5) C. Combien de séances sont nécessaires?
Cela dépend évidemment des cas. Plus l’enfant est vu tôt (au mieux dans le premier mois) et mieux c’est, en général 1 à 2 consultations suffiront. Après 1 mois, et si la déformation et les restrictions de mobilité (ou « blocages ») sont bien marqués, alors il faudra souvent plusieurs séances. On nous demande souvent jusqu’à quand il est possible de consulter : il n’y a pas d’âge, le plus tôt est le mieux, mais même à 6 mois, 12 mois, 2 ans, ou même après, il est pertinent de consulter pour mettre en place un traitement adapté à votre enfant, et vérifier sa mobilité globale.
5) D. Combinaison conseils aux parents + kinésithérapie + ostéopathie
En pratique, une consultation d’ostéopathie peut parfois suffire lorsque le traitement a lieu très tôt dans le premier mois, et que la préférence de rotation de la tête (ou l’asymétrie posturo-motrice) de l’enfant est légère.
Mais la plupart du temps, c’est la combinaison conseils aux parents + kinésithérapie + ostéopathie qui est nécessaire et le plus bénéfique pour l’enfant. Nous travaillons d’ailleurs avec plusieurs kinésithérapeutes pédiatriques spécialisés, à Lyon et alentours.
Ainsi l’ostéopathie seule, la kinésithérapie seule, ou les conseils seuls ne sont pas toujours suffisants, mais c’est vraiment la combinaison (précoce) de tout cela qui permettra un succès thérapeutique quasi assuré. Il nous est difficile d’évoquer tous les conseils ici (portage, stimuler bébé du côté opposé…), car ils dépendent de chaque bébé et de sa problématique personnelle. Ces conseils sont donnés de manière personnalisée en fin de séance pour chaque enfant.
En ce qui concerne les déformations crâniennes, nous travaillons en relation avec le Docteur Mottolese Carmine, le Professeur Di Rocco Federico, le Docteur Szathmari Alexandru, et le Docteur Pierre-Aurélien Beuriat qui exercent au sein de l’Hôpital Femme-Mère-Enfant (HFME) de Lyon ainsi qu’à l’Hôpital Neurologique Pierre Wertheimer de Lyon. Nous travaillons également avec le Dr Taupin Capucine au Médipôle Lyon-Villeurbanne.
Il nous arrive également d’orienter les parents vers le Professeur Gleizal Arnaud à l’HFME ou à l’Hôpital de La Croix-Rousse.
Nous travaillons aussi en relation avec les centres d’orthèses crâniennes à Lyon et alentours (Lagarrigue Villeurbanne, Chabloz Oullins, Proteor-Lecante Lyon, Doc Band Chavanay, Cranioform Genève…).
6) L’orthèse crânienne
L’idéal, comme nous l’avons déjà dit, est d’agir en prévention, avant ou au tout début de la déformation, afin d’éviter qu’elle n’apparaisse ou s’aggrave. Ainsi, nous pensons vraiment qu’une prise en charge précoce et adaptée (conseils de positionnement, kinésithérapie, ostéopathie) permet dans la grande majorité des cas d’éviter le port du casque.
Nous mettons tout en oeuvre pour traiter l’enfant au mieux, conseiller les parents au mieux, afin d’éviter que la déformation soit sévère et nécessite le port du casque.
Malheureusement, nous voyons parfois des nourrissons trop tardivement, avec des déformations sévères. Le casque a des effets bénéfiques sur l’asymétrie crânienne, nous le constatons bien en pratique, et plusieurs études scientifiques le montrent également. Ainsi, lorsque nous recevons les bébés tardivement avec une déformation sévère, nous orientons les parents, s’ils le souhaitent, vers une consultation médicale spécialisée dans un centre de référence, en l’occurence dans notre secteur il s’agit de l’HFME. A noter que l’orthèse crânienne doit être prescrite par un médecin spécialisé.
Idéalement, la kinésithérapie et l’ostéopathie devraient être poursuivies pendant le port du casque, la seule étude qui a été réalisée à ce sujet montre que la combinaison ostéopathie + kinésithérapie + casque a de meilleurs résultats que le casque seul (Cabrera-Martos, 2016).
Rappelons que la déformation n’est pas le seul critère à corriger, mais c’est surtout ce qui a entraîné la déformation qu’il faut corriger. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle certaines déformations ne disparaissent pas, ou réapparaissent en partie après un traitement par casque.
II) La craniosténose
C’est une fermeture prématurée d’une ou plusieurs sutures du crâne. Il en existe 3 grands types :
-les craniosténoses non syndromiques : scaphocéphalie, trigonocéphalie, plagiocéphalie (due ici à une craniosténose), brachycéphalie, oxycéphalie, ce sont des défauts d’ossification sans autre anomalie. Vous pouvez vous référer au site suivant pour de plus amples informations : http://association-epitetes.fr/
-la craniosténose secondaire, qui est due à l’arrêt de la croissance du cerveau, l’enfant présente une microcéphalie (ou « petite tête ») et souvent un retard mental.
-les craniosténoses syndromiques : regroupent un ensemble de maladies génétiques rares. Il existe ici différents symptômes, regroupés en Syndromes (Crouzon, Pfeiffer…). Vous pouvez vous référer au site suivant pour de plus amples informations : http://www.lesptitscourageux.net/
Nous ne rentrerons pas dans le détail de ces déformations, car la prise en charge est médicale et nécessite un avis chirurgical avant tout. Les craniosténoses sont heureusement beaucoup plus rares que les déformations positionnelles. Cependant, en tant qu’ostéopathes, nous nous devons d’observer précisément le crâne de l’enfant, de palper soigneusement les sutures du crâne et de noter toute anomalie pouvant faire craindre une craniosténose, et le signaler rapidement au pédiatre ou médecin qui suit l’enfant. En revanche, nous ne pouvons évidemment pas traiter une craniosténose en ostéopathie, le traitement sera en général chirurgical.
III) Le syndrome de KISS
Le syndrome de Kiss (« Kopfgelenk Induzierte Symmetrie Störungen » en allemand, soit « Troubles de symétrie induits par les vertèbres cervicales » en français, ou encore « kinematic imbalances due to suboccipital strain » en anglais) est définit comme l’existence de troubles fonctionnels des vertèbres cervicales supérieures (jonction crânio-cervicale, occiput-atlas-axis). Dans sa description, le syndrome de KISS pourrait être associé à une déformation crânienne type plagiocéphalie ou brachycéphalie, nous avons donc fait une page pour présenter notre vision sur ce syndrome ici : Syndrome de KISS
Si vous avez des questions complémentaires, ou si vous voulez un avis, n’hésitez pas à nous contacter (page « Contact« ).
Bibliograhie (non exhaustive, voir le livre pour plus de références : http://osteopathes-lyon3.fr/livre-plagiocephalie-tete-plate/)
Marangelli G, Adouard J, Josse B, Ducourneau J, Chastagner AS, Messien C. Efficacité du traitement ostéopathique dans la prise en charge de la plagiocéphalie postérieure d’origine positionnelle du nourrisson. La Revue de l’Ostéopathie 2020;24:5-16. https://www.larevuedelosteopathie.com/articles/130
Mulliken JB et al. Analysis of posterior plagiocephaly: deformational versus synostotic. Plastic Reconstruction Surgery 1999;103(2):371-380.
Biggs W. Diagnosis and management of positional head deformity. American Family Physician 2003;67(9):1953-1956.
Steinbok P, Lam D, Singh S, Mortenson PA, Singhal A. Long-term outcome of infants with positional occipital plagiocephaly. Childs Nerv Syst 2007 Nov;23(11):1275-1283.
Miller RI et Clarren SK. Long term developmental outcomes in patients with deformational plagiocephaly. Pediatrics 2000;105(2):e26.
Panchal J. Neurodevelopment in Children with Single-Suture Craniosynostosis and Plagiocephaly without Synostosis. Plastic Reconstr Surg 2001;108:6:1492-1498.
Collett B et al. Neurodevelopmental Implications of “Deformational”Plagiocephaly. J Dev Behav Pediatr 2005 October ; 26(5): 379–389.
Kordestani RK et al. Neurodevelopmental Delays in Children with Deformational Plagiocephaly. Plastic and Reconstructive Surgery 2006;117(1):207-218; discussion 219-20.
Fowler EA et al. Neurologic findings in infants with deformational plagiocephaly. J Child Neurol 2008;23(7):742-7.
Speltz ML et al. Case-Control Study of Neurodevelopment in Deformational Plagiocephaly. Pediatrics 2010;125;e537-e542.
Hutchison BL, Stewart AW, de Chalain T, Mitchell EA. Serial developmental assessments in infants with deformational plagiocephaly. J Paediatr Child Health 2012 Mar;48(3):274-8.
Collett BR et al. Brain volume and shape in infants with deformational plagiocephaly. Childs Nerv Syst 2012 Jul;28(7):1083-90.
Collett BR et al. Development at age 36 months in children with deformational plagiocephaly. Pediatrics.2013 Jan;131(1):e109-115.
Collett BR et al. Development in toddlers with and without deformational plagiocephaly. Arch Pediatr Adolesc Med 2011 Jul;165(7):653-658.
Balan P et al. Auditory ERPs reveal brain dysfunction in infants with plagiocephaly. J Craniofac Surg. 2002 Jul;13(4):520-5; discussion 526.
Siatkowski RM et al. Visual field defects in deformational posterior plagiocephaly. J AAPOS. 2005 Jun;9(3):274-8.
Gupta PC et al. Ophthalmologic findings in patients with nonsyndromic plagiocephaly. The Journal of craniofacial surgery, 2003;14(4), 529-532.
Cabrera-Martos I et al. Repercussions of plagiocephaly on posture, muscle flexibility and balance in children aged 3–5years old. Journal of Paediatrics and Child Health 2016;52;541–546.
Habal MB et al. Avoiding the Sequela Associated With Deformational Plagiocephaly. Journal of Craniofacial Surgery 2003;14(4):430-437.
Korpilahti P, Saarinen P, Hukki J. Deficient language acquisition in children with single suture craniosynostosis and deformational posterior plagiocephaly. Childs Nerv Syst 2012 Mar;28(3):419-425.
Cabrera-Martos I et al. Effects of manual therapy on treatment duration and motor development in infants with severe nonsynostotic plagiocephaly: a randomised controlled pilot study. Child’s Nervous System 2016;32(11):2211-7.
La Haute Autorité de Santé (HAS) a été interpellée par l’association Le Lien sur la question de la plagiocéphalie : https://www.has-sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/2017-07/dir33/saisine_le_lien_plagiocephalie.pdf
La HAS devait émettre des recommandations aux parents et aux professionnels de santé : https://www.has-sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/2017-07/dir33/dc_2017_0086_droit_d_alerte_le_lien_plagiocephalie_cd_2017_06_28_vd.pdf
C’est chose faite, ici : Recommandations HAS déformations crâniennes positionnelles / plagiocéphalie